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TRIBUNE SYNDICALISTE LIBERTAIRE

TRIBUNE SYNDICALISTE LIBERTAIRE

Ce blog est animé par des militant-e-s syndicalistes libertaires lyonnais-es, organisé-es ou non à la CGA, adhérent-es de différentes organisations syndicales. Il a pour objet la diffusion des propositions que font les militant-e-s syndicalistes libertaires, dans le respect de l'indépendance et de la démocratie syndicale,contribuant au débat en cours dans le mouvement syndical. Ces contributions ont pour but le renforcement du rapport de force en faveur des travailleuses et des travailleurs par le développement des luttes.

[Echos de luttes] Rassemblement contre les restructurations des centres IVG des hôpitaux de la Croix-Rousse et de Lyon sud

Publié par tribune-syndicaliste-libertaire sur 21 Mars 2013, 18:09pm

Catégories : #Santé social

Un service qu’on ne peut pas joindre au téléphone… Une infirmière qui doit se partager entre deux blocs opératoires avec une césarienne d’un côté, une IVG de l’autre… Des médecins qui se chargent du brancardage des femmes avant leur intervention… Une femme qui arrive au bloc pour une IVG sous anesthésie locale sans avoir eu de prémédication (antidouleur, anxiolytiques) parce que les infirmières débordées n’ont pas eu le temps d’aller jusqu’à sa chambre…

 

Non aux restructurations des centres IVG des hôpitaux de la Croix-Rousse et de Lyon sud !

Un ser­vice qu’on ne peut pas join­dre au télé­phone… Une infir­mière qui doit se par­ta­ger entre deux blocs opé­ra­toi­res avec une césa­rienne d’un côté, une IVG de l’autre… Des méde­cins qui se char­gent du bran­car­dage des femmes avant leur inter­ven­tion… Une femme qui arrive au bloc pour une IVG sous anes­thé­sie locale sans avoir eu de pré­mé­di­ca­tion (anti­dou­leur, anxio­ly­ti­ques) parce que les infir­miè­res débor­dées n’ont pas eu le temps d’aller jusqu’à sa cham­bre…

Ces petits événements n’arri­vent pas tout le temps, fort heu­reu­se­ment, mais ils ten­dent à se mul­ti­plier ces der­niers temps dans les cen­tres d’IVG en restruc­tu­ra­tion… Et c’est bien parti pour empi­rer si on ne par­vient pas à mettre fin à cette vague de déman­tè­le­ment des ser­vi­ces.

 

Où en sommes-nous des restructurations annoncées ?

À l’hôpital Lyon sud

Alors que l’inté­gra­tion des IVG au ser­vice de gyné­co­lo­gie de semaine en novem­bre der­nier était pré­sen­tée comme un moyen de pré­ser­ver ce ser­vice, voilà que depuis février, une nou­velle restruc­tu­ra­tion a eu lieu. Fini le ser­vice de semaine, qui a été fermé, les IVG sont effec­tuées dans un autre ser­vice de gyné­co­lo­gie. Cette ges­tion à la petite semaine est carac­té­ris­ti­que des contrain­tes qui pèsent aujourd’hui sur l’hôpi­tal public : il faut faire des économies, on va couper un bout ici, sup­pri­mer quel­ques postes par là, et puis il faut à nou­veau couper, alors on redé­fait, dans une logi­que à court terme pure­ment économique, qui consi­dère les per­son­nels comme des varia­bles d’ajus­te­ment. Quant à la qua­lité des soins pour les patien­tes… on n’en parle plus !

À l’hôpital de la Croix-Rousse

Après plu­sieurs mois d’incer­ti­tude, les HCL vien­nent de pré­ci­ser le sort qui sera fait au centre d’IVG : là aussi, le ser­vice sera déman­telé, avec l’hos­pi­ta­li­sa­tion des femmes en gyné­co­lo­gie au nom de la « mutua­li­sa­tion des com­pé­ten­ces », alors que l’on connaît très bien les rai­sons de cette restruc­tu­ra­tion : réa­li­ser des économies bud­gé­tai­res. Cette restruc­tu­ra­tion entrera en vigueur en mai 2013.

 

Quelles sont les conséquences concrètes de cette politique ?

Les soi­gnan­tEs qui se retrou­vent en charge de l’IVG ne sont pas for­cé­ment volon­tai­res, et n’ont pas béné­fi­cié d’une véri­ta­ble for­ma­tion spé­ci­fi­que sur l’IVG. Les ser­vi­ces restruc­tu­rés fonc­tion­nent à flux tendu, accueillent des patien­tes pour des patho­lo­gies très variées qui néces­si­tent des soins par­fois urgents, le per­son­nel absent n’est pas rem­placé… autant dire que le temps d’accom­pa­gne­ment et d’écoute néces­saire lors d’une IVG est lar­ge­ment mal­mené.

Les femmes voient leur par­cours mor­celé entre plu­sieurs lieux, avec des inter­lo­cu­tri­ces et des inter­lo­cu­teurs dif­fé­ren­tEs. Ces condi­tions d’accueil peu­vent être mal vécues et fra­gi­li­ser les femmes.

À Lyon sud, la ligne télé­pho­ni­que « dédiée » aux IVG existe encore pour l’ins­tant… mais il n’y a pas tou­jours quelqu’un au bout du fi l, car l’infir­mière qui en a la charge fait aussi l’accueil des femmes sur place, l’ouver­ture du dos­sier médi­cal, les prises de sang, et gère les pro­blè­mes admi­nis­tra­tifs, etc. Cette situa­tion va créer à terme une baisse d’acti­vité du ser­vice… et cette baisse tom­bera à pic pour jus­ti­fier la fer­me­ture du centre IVG.

On assis­te­rait alors à une carence inac­cep­ta­ble du ser­vice public de proxi­mité. En ren­dant l’IVG moins acces­si­ble, c’est le droit des femmes à avor­ter qui est aujourd’hui menacé.

  • L’IVG est un droit qui doit être appliqué dans le cadre d’un service public de santé de qualité et non une variable d’ajustement répondant à une logique purement comptable et financière.
  • Nous exigeons des réponses à nos interrogations, nous exigeons l’arrêt des restructurations et l’ouverture de vraies discussions avec les HCL !
  • Nous refusons les restructurations des CIVG des hôpitaux de Lyon sud et de la Croix- Rousse !

NOUS VOULONS :

  • Le maintien d’un parcours identifié et cohérent avec une ligne téléphonique dédiée, un message d’information en cas de ligne occupée ou d’absence et un personnel de consultation dédié en nombre suffisant.
  • Un personnel dédié, formé et volontaire pour une prise en charge globale. Il s’agit de prendre en compte la parole des femmes, des couples, leur vécu de la sexualité, leur cheminement et leurs ambivalences pour les accompagner vers un choix satisfaisant.
  • La possibilité du choix de la méthode d’IVG et/ou du type d’anesthésie.
  • La possibilité de bénéficier d’un entretien pré-IVG. Si le caractère obligatoire de l’entretien pré-IVG a été supprimé pour les majeures depuis la loi de 2001, celui-ci doit être systématiquement proposé à toute femme en demande d’IVG.
  • Des délais de rendez-vous conformes aux recommandations de la Haute Autorité de Santé, soit moins de 5 jours pour la première consultation ; une prise en charge de toutes les demandes d’IVG jusqu’au délai légal (14 semaines d’absence de règles).
  • Des CIVG autonomes avec des locaux, des salles d’attente et des moyens dédiés.
  • Des conditions de travail n’entraînant pas la maltraitance des personnels.

 

**Rassemblement le samedi 23mars de 14 h à 16 h devant l’Opéra métro Hôtel de Ville à l’appel du Collectif de Défense de l’IVG Rhône

P.-S.

Signez et faites signer la pétition en ligne : http://www.luttes-unitaires-rhone.org