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TRIBUNE SYNDICALISTE LIBERTAIRE

TRIBUNE SYNDICALISTE LIBERTAIRE

Ce blog est animé par des militant-e-s syndicalistes libertaires lyonnais-es, organisé-es ou non à la CGA, adhérent-es de différentes organisations syndicales. Il a pour objet la diffusion des propositions que font les militant-e-s syndicalistes libertaires, dans le respect de l'indépendance et de la démocratie syndicale,contribuant au débat en cours dans le mouvement syndical. Ces contributions ont pour but le renforcement du rapport de force en faveur des travailleuses et des travailleurs par le développement des luttes.

[Echos de luttes] Bilan du rassemblement et de le rencontre préfectorale du 17 octobre suite aux violences policières à l'encontre de militantEs syndicalistes du secteur santé-social.

Publié par tribune-syndicaliste-libertaire sur 18 Octobre 2011, 20:04pm

Catégories : #Santé social

 

A l'appel de l'intersyndicale (CGT, CFDT, CFTC, FO et SUD) ainsi que de la CNT, une centaine de manifestantEs se sont retrouvées devant la préfecture lundi 17 octobre à 11h pour marquer leur solidarité avec les trois syndicalistes de la clinique mutualiste de Saint-Étienne grièvement blessées après une charge policière lors du rassemblement organisé le 6 octobre devant le palais des congrès de Lyon, à l’occasion du congrès des directeurs de la FEHAP (privé non lucratif) pour dénoncer la remise en cause de leur convention collective (la CC 51) qui accompagne la dégradation des conditions de travail et la précarisation galopante.

 

A cette occasion, les patrons avaient demandé à la préfecture un renforcement du dispositif policier qui en devenait encore plus disproportionné. Pour protéger le patronat de 2000 manifestantEs déterminés mais pacifiques, les consignes étaient visiblement on ne peut plus strictes et les forces de l'ordre les ont appliquées avec zèle et férocité gazant à tout va, chargeant... ce qui a entraîné un mouvement de foule et, lors du reflux, la chute de près de 4 mètres des trois camarades stéphanoises. A ce stade, la responsabilité de la préfecture et de la FEHAP sont évidentes de même que celle des autorités municipales qui invitaient encore les patrons de la FEHAP pour un apéritif, le soir même de la répression. Pourtant, aucune n'assume ses responsabilités et toutes se renvoient la balle quand elles n'accusent pas implicitement les syndicalistes. Il est à noter que la FEHAP, outre un communiqué pour se dédouaner, n'évoque pas un seul instant la tragédie et la répression policière notamment dans le dernier éditorial de son président qui est pourtant un compte rendu de la journée du 6 octobre réalisé pour son site internet par son président (http://www.fehap.fr/).

 

Lors du rassemblement du 17 octobre, une délégation syndicale a été reçue par le préfet. La tonalité reste la même puisqu'il se défausse sur les patrons de la FEHAP qui avaient demandé le doublement du dispositif policier (ce qu'il a évidemment accordé). Il aurait aussi fait établir un rapport qui pointerait l'attitude provocatrice de la FEHAP. Si tout le monde est conscient de la lourde responsabilité du patronat, ce déni du préfet est irrecevable à moins de considérer que l’État fournit gracieusement une milice privée (constituée de fonctionnaires de police) au patronat en temps de crise.

 

Loin d'être une « erreur », la répression dramatique du 6 octobre s'inscrit dans un contexte plus large de violences d’État à l'encontre des mobilisations comme on a pu le voir le 21 octobre 2010 lorsque la police organisait un « punishment park » sur la place Bellecour. Pour mettre en place leurs politiques d'austérité, c'est-à-dire sabrer tous les acquis des luttes ouvrières, l’État et le Patronat se sont engagés dans une épreuve de force. Face à cette guerre de classe, à nous de reprendre l'offensive et faire preuve de solidarité. A ce stade, le rassemblement du 17 octobre était tout de même un peu « léger » tant de la part des salariéEs du secteur social et médico-social qu'au niveau interprofessionnel malgré la présence de travailleurs/ses d'autres champs professionnels. Pour cela, il faudrait que l'information interprofessionnelle circule mieux dans les syndicats et que la conscience de classe soit d'avantage présente dans le champ syndical trop souvent catégoriel en dehors des grosses attaques comme celles sur les retraites.

Dans le secteur santé-social, après la CC 51, le patronat entend laminer l'autre grande convention collective, la CC 66 dont relèvent environs 200 000 salariéEs. La mobilisation à l'intérieur des établissements sanitaires, sociaux et medico-sociaux doit encore s'amplifier de même que la solidarité affichée lors du 6 octobre entre les salariéEs des deux conventions.

 

Des militantEs syndicalistes libertaires